Kali Yuga

« Evola emprunte à Johann Jakob Bachofen sa lecture de la morphologie des civilisations, en rejetant l’aspect évolutionniste, y préférant la thèse involutive de Guénon. Tout au long de l’histoire connue, on a assisté à une altération du monde de la Tradition, avec notamment la dissociation entre autorité spirituelle et pouvoir temporel, inséparables aux origines. La civilisation, à l’origine, est patriarcale, héroïque, solaire, olympienne, virile ; elle se détériore sous les influences altératrices de la civilisation matriarcale, lunaire, tellurique, chtonienne, et aboutit à l’âge sombre, au kali-yuga« .

« À l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est décidé à mettre fin « librement » à ses jours, à la façon des philosophes Otto Weininger et Carlo Michelstaedter, Julius Evola a une illumination en lisant un texte du Majjhima Nikaya : « Celui qui prend l’extinction comme extinction, qui pense l’extinction, qui pense à l’extinction, qui pense ‘L’extinction est mienne’ et se réjouit de l’extinction, celui-là, je le dis, ne connaît pas l’extinction. » Evola comprend que la liberté par laquelle il désire en finir est encore un lien, une ignorance opposée à la vraie liberté. Dès lors, il sent naître en lui une « fermeté capable de résister à toute crise » existentielle et, plus largement, à la crise du monde moderne« .

« Julius Evola soumettra ainsi ses connaissances et expériences, si diverses, à cette seule discipline : le détachement ferme. Lorsqu’il sera victime d’un bombardement à Vienne, qui lui causera une lésion partielle et une paralysie des membres inférieurs, il ne se sentira pas particulièrement touché par cette incapacité physique, son activité spirituelle et intellectuelle n’en étant en aucune façon compromise. Il manifestera également très tôt une insensibilité, voire une certaine froideur d’âme, envers la manière de vivre de ses contemporains. Son souci de considérer les arts, la philosophie, la politique, le sacré, malgré son détachement intérieur, s’expliquent par ce qu’il appelle son « équation personnelle » : une impulsion, dès sa prime jeunesse, vers la transcendance ; et une disposition de kshatriya, terme hindou désignant un type humain « guerrier », enclin à l’action et à l’affirmation, par opposition au brahmâna, type sacerdotal ou contemplatif. Ces deux tendances détermineront entièrement Evola dans son rapport au monde« .

La suite et fin ici.

Uomo fascista

« […] nous avons pu voir ainsi, depuis vingt ans, naître un type humain nouveau, aussi différencié, aussi surprenant que le héros cartésien, que l’âme sensible et encyclopédiste du dix-huitième siècle, que le « patriote » jacobin, nous avons vu naître l’homme fasciste.

Peut-être, en effet, comme la science distingue l’homo faber et l’homo sapiens, peut-être, faudrait-il offrir aux classificateurs et aux amateurs de petites étiquettes cet uomo fascista né en Italie sans doute, mais qui peut réclamer, lui aussi, la désignation universelle de l’entomologie latine. »

Robert Brasillach –  Notre avant-guerre (Éd. Plon, Paris, p. 235) – 1941

Mise au point fasciste

« La persécution systématique des juifs a été une erreur d’Hitler, car elle est une mesure située hors du contrat fasciste.

Il y a des sans-parti dans un régime fasciste, comme il y a des spectateurs sur le parcours d’un défilé.

S’ils se tiennent tranquilles, pourquoi les ennuyer ? »

Maurice BardècheQu’est-ce que le fascisme ? (Éd. Les Sept couleurs, Paris, p.44) – 1962