Histoire de signes

et histoire aussi de changer un peu de sujet…

Tout est parti d’une vérification de règle orthographique après un passage chez l’ami P.E. ! C’est ce qui fait le sel de nos blogues !

pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir un peu plus l’histoire des alphabets phénicien, grec et mycénien…

Merci à la Sorbonne !

Divination cordicole ?…

Le dernier livre de Michel Maffesoli vient de paraître et Hugo Le Bougnat de l’Institut Iliade nous en fait une synthèse instructive. N’hésitez pas à vous abonner à leur site, c’est le nombre qui fera notre force pour alerter et tenter de sauver ce qu’il reste de notre vieille Europe, subissant un lent mais ravageur processus de dégénérescence !… (cf. Drieu La Rochelle)

 » Professeur émérite de la Sorbonne et membre de l’institut universitaire de France, docteur en sociologie mais également ès lettres et sciences humaines, Michel Maffesoli est l’auteur d’une œuvre internationalement reconnue. Ennemi du politiquement correct par son esprit libre, l’auteur nous livre dans son dernier essai, L’ère des soulèvements, son analyse historique et sociologique de l’effervescence populaire grondant en ces temps de « psycho-pandémie » gouvernée par un « totalitarisme doux ».

La crise sanitaire a engendré de nombreux bouleversements sociétaux, à l’image d’un catalyseur chimique : elle révèle et accélère les changements latents sans participer réellement à ceux-ci.

Michel Maffesoli décrit comment cette prétendue crise sanitaire manifeste les apories et les fragilités de la société actuelle. L’arrogance de sa sophistication n’aura pas suffit à cacher ses insuffisances. Son angle mort s’est divulgué à mesure de l’horrible décompte : la fatalité de la vie dévoilée aux yeux de tous et en permanence.

Rassuriste avant l’heure, Big Brother veille au grain sur ses concitoyens. Pour l’espoir d’une place sur un lit d’hôpital tous les sacrifices sont bons. Après tout, une vie vaut une vie, la sacro-sainte mission est d’en sauver le plus possible ! Peu importe l’âge du malade, son obésité morbide et ses comorbidités, l’important n’est pas là.

À ce moment précis débute le totalitarisme doux : il faut accepter l’injonction étatique de peur de devenir un citoyen de seconde zone, illégitime de fréquenter les lieux publics ! Leur conception de la démocratie s’arrête là où débute l’urgence, rappelons-le : décrétée par eux, au nom de ce qu’ils nomment la Science, ils vont taxer de populistes, rassuristes voire de complotistes tous ceux qui n’adhèrent pas à leurs lieux communs.

Le spectre eugéniste, l’asepsie de la société et le risque zéro dépossèdent le citoyen ordinaire du droit de risquer sa vie, d’accepter la finitude inhérente à son existence. L’émergence du « virus du bien » fait florès, virus dont le symptôme principal est d’ânonner les sornettes gouvernementales. Les zélés poltrons et leur moraline infectent la vie sociale jusqu’à la rendre clivante et fragile. Citant Marx à propos de l’oligarchie, Michel Maffesoli rappelle que celle-ci « n’a pas de morale, elle se sert de la morale ».

Dans cette dramatisation perpétuelle de la pandémie entretenue par la sphère politico-médiatique se joue une structure anthropologique fort ancienne : la stratégie de la peur. Brandissant des études de plus en plus terrifiantes, prédisant des millions de morts, exhibant des malades et décomptant les morts quotidiennement, le gouvernement use de tous les moyens pour susciter la crainte de la maladie et de la mort. De pandémie, elle devient psycho-pandémie : le virus est dans toutes les têtes et le sujet de toutes les craintes.

Pour Maffesoli, la décadence actuelle n’est pas un rêve populaire, encore moins une hallucination de partisans politiques. C’est un constat insistant et fatal de la société contemporaine.

Comment penser autrement les nombreuses effervescences populaires luttant contre le libéral-capitalisme, la crise de la représentativité, l’inquisition informationnelle, l’épistémologie individualiste brisant l’être-ensemble véritable ou encore l’occultation de la mort du champ de la vie ?

À l’opposé des sociétés traditionnelles obéissant à la nature et à son eurythmie vitale, la société moderne fantasme ses principes abstraits pour les placer à l’endroit du réel : les jeunes générations sont sacrifiées sur l’hôtel de l’égalité au profit de celles ayant déjà accompli leur cycle naturel. Ceci sans aucune considération pour le cycle du monde, autrement dit de la nature même : mors et vita !

S’opposent ici deux visions du monde diamétralement distinctes. La société traditionnelle pleine de pensées et d’actions de la « vie vivante » est celle qui sait intégrer la finitude consubstantielle à l’humaine nature, où il faut s’accommoder d’un destin tragique, où l’aléa, l’aventure et le risque occupent une place de choix. Tandis que la société moderne est dite « progressiste », c’est-à-dire que le mythe du progrès, notamment par la science, constitue le salut de l’époque. Cette société dépasserait dialectiquement le mal, la dysfonction – et pourquoi pas la mort ! « 

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Rebelle par fidélité

Témoignage de Marion du Faouët, auditrice de la promotion Dante de l’Institut Iliade, prononcé le samedi 27 mai 2023 à Naples.

Chers amis,

Je suis très émue de pouvoir me tenir devant vous aujourd’hui, sur cette terre italienne qui a vu grandir une part du génie européen en particulier votre poète Dante Alighieri sous l’égide duquel ma promotion s’est placée l’année dernière. Je remercie l’Institut Iliade et votre librairie de me permettre de m’exprimer aujourd’hui. Mon propos sera, si vous me le permettez, assez personnel et tâchera de témoigner de la flamme qui anime mes engagements actuels. C’est la première fois que je m’essaie à cet exercice de présentation et je vous sais gré d’avance de votre bienveillance et de votre écoute.

« À qui a beaucoup reçu, il sera beaucoup demandé ». Voilà l’une des maximes scandée par ma mère à sa progéniture. Et en effet, je peux dire que j’ai beaucoup reçu. Je suis, à n’en pas douter, ce que certains pourraient appeler vulgairement une privilégiée. Par ma naissance tout d’abord, au sein d’une famille aimante, seconde d’une fratrie de huit enfants. Issue d’une race de chasseurs et d’aristocrates, j’ai grandi dans l’amour de ma patrie européenne et de son héritage, surtout culturel et littéraire. L’univers du Seigneur des Anneaux, la geste arthurienne, Sur les Falaises de marbre jüngériennes, Le cœur rebelle d’un certain historien avec qui mon père avait coutume de converser ont constitué mes plus beaux émerveillements et ont forgé mon âme. Mon mariage m’a laissée dans le même confort. Comblée d’amour par mon mari et nos trois enfants, j’habite la tranquille campagne bretonne où nous prévoyons d’implanter notre clan pour de longues années encore. Bien sûr, la vie aura su mettre sur mon chemin quelques épines, mais elles sont bien peu de chose au regard de tout le reste. D’extérieur, rien ne me prédestinait donc à être devant vous ce soir. Et je ne doute pas que mes camarades antifas de la faculté où j’ai repris mes études seraient bien surpris de me savoir dans votre librairie ! Et pourtant je suis là. Et je peux dresser fièrement la tête et affirmer à voix haute que j’ai su répondre présent à l’appel lancé par Dominique Venner il y a 10 ans de cela. Le silence assourdissant qui a suivi son geste sacrificiel le 21 mai 2013 a trouvé un écho bien amer dimanche dernier lorsque la police politique de Darmanin nous empêcha de nous réunir pour évoquer l’homme de lettres, le militant, l’historien qui marqua tant d’Européens. Les différents hommages qui ont eu lieu en Europe ont, à n’en pas douter, renforcé la flamme qui nous animait tandis que nous contemplions la salle vide du pavillon Wagram où nous devions accueillir notre public.

« Exister, disait Dominique Venner, c’est combattre ce qui me nie. (…) C’est être à soi-même sa propre norme. S’en tenir à soi quoi qu’il en coûte. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre tout le monde à dos que se mettre à plat ventre. »

Lorsqu’il a fallu préparer mon intervention, en discutant avec Pierluigi, cette citation du Cœur rebelle a refait surface dans ma mémoire. Je crois pouvoir dire que j’ai toujours été une rebelle et n’avoir pas encore guéri de ma jeunesse. Adolescente, j’ai vibré au fil des randonnées que nous faisions en famille ou aux scouts. Étudiante, j’ai milité au sein du Front national pour la jeunesse, collant, tractant, manifestant. Puis je me suis mariée, je suis devenue mère et j’ai commencé à enseigner le français dans différents établissements. Et cette flamme que mes parents ont su faire naître en mon cœur ne s’est jamais éteinte. Consciente du legs transmis par mes ancêtres européens, j’ai vu les délires politiques toujours plus fous entamer l’esprit de certains dans mon entourage. À quoi bon s’engager quand le pays va à veau-l’eau ? Pression migratoire toujours plus violente, wokismecancel culture. Nos ennemis se renforcent, puisant leurs forces dans les cadavres de nos contemporains totalement soumis à une machine qui désormais les domine.

Mais il existe des cœurs rebelles à ce déclin. Dominique Venner en était un. Samouraï d’Occident, il a voulu faire de sa mort sacrificielle un acte de fondation, un réveil brutal pour un peuple en dormition. Dominique Venner est pour nous un éveilleur de conscience. Il nous rappelle que nous ne sommes que les maillons d’une chaîne, dépositaires d’un héritage multi-séculaire qu’il nous faudra un jour transmettre aux générations suivantes. Nous, Européens, devons placer nos pas dans ceux de nos aïeux qui ont fait la grandeur de notre vieux continent. Des guerriers spartiates aux vieux romains, des dieux païens au Moyen Âge flamboyant, de la forêt profonde aux ruines antiques, des batailles épiques au chant enivrant des Nibelungen, de Nietzsche à Wagner, de Sainte Jeanne d’Arc à Charles Quint, tout parle au cœur d’un Européen. Mais que faire devant le constat de la décadence qui nous entoure ? Comment agir face à l’ennemi qui cherche à établir un nouveau monde dans lequel il nierait toute spécificité ? Peut-on accepter de vivre dans un monde où un petit Canadien ou Américain vivraient de la même manière qu’un Espagnol, un Français ou un Italien ? La matière humaine indifférenciée, telle que Renaud Camus la définit, semble tristement se contenter d’un matérialisme absolu, d’un individualisme à toute épreuve et d’une quête du plaisir sans limites.

Mais il s’agit, dans le sillage de Dominique Venner et des fondateurs de l’Institut Iliade de se tenir droit devant l’ennemi et de refuser la laideur qu’il propose. Partir en quête de la beauté pour éviter la seule recherche des plaisir ; former des esprits conscients de leur héritage et reformer un peuple européen pour lutter contre l’individualisme ; recourir aux forêts et quitter le confort matériel pour affronter le choc de l’histoire, voilà ce qui a guidé mes pas vers l’Institut Iliade, institut pour la longue mémoire européenne. La formation reçue de mes parents, de mes enseignants, de mes maîtres m’oblige. Je suis un maillon, bien imparfait je le reconnais, de cette histoire européenne. Je veux pouvoir me tenir, à l’aube de ma vie, face à ceux de ma race, mes enfants, mes petits-enfants et pouvoir affirmer que je n’ai pas rompu avec le fil de l’Europe, que je leur ai transmis cette flamme qui m’anime, que j’ai su chevaucher le tigre, parfois avec la peur au ventre mais toujours avec foi.

La fin sur l’Institut Iliade

Les Prohibés

https://www.helloasso.com/associations/les-prohibes/collectes/creation-site-internet-les-prohibes

Dans l’Étudiant libre du 10 février 2023, nous en apprenons davantage sur ce collectif avec Matthias Robert.

Valentin Martel : « Les Prohibés » est un collectif d’artistes, d’artisans et de créateurs de contenus français souhaitant remettre le Beau au centre de notre société. En cela, nous avons une volonté clairement assumée de lutter contre le wokisme et la cancel culture, qui gangrènent le milieu culturel actuel.

Nous avons créé le collectif il y a un an de cela avec Clémence Facqueur (qui est dessinatrice) – il est aujourd’hui fort d’une soixantaine d’artistes, artisans et autres créateurs de contenus, qui nous ont rejoints.

Aujourd’hui, nous venons de nous structurer en association. Les créateurs souhaitant faire partie du collectif doivent payer une cotisation annuelle de 30 euros pour nous permettre d’avoir une trésorerie. Cependant, il n’est pas obligatoire d’adhérer au collectif pour être posté sur nos réseaux. Le collectif « Les Prohibés » se nomme ainsi, comme un clin d’œil vis-à-vis de cette invisibilisation que rencontre les artistes souhaitant faire vivre leur art, ancré sur nos traditions. En effet, il est difficile de trouver une exposition médiatique, un relais, si on ne crée pas avec les codes du mainstream culturel omniprésent. « Les Prohibés » veut donc promouvoir ces créateurs fondant leurs travaux sur le patrimoine français, son histoire, sa culture, sa religion ; et finalement, c’est comme si nous œuvrions à son soft power…« .

L’Incorrect en remet une couche le 31 mai 2023 par l’intermédiaire d’Émeline Paulsen.

Petit extrait :

Le culte du beau a-t-il disparu dans la société contemporaine ? De quel beau parlez-vous ?

« Nous n’aimons pas du tout cet art contemporain qui mêle wokisme et cancel-culture. On ne veut pas de cet art abstrait qui ne représente rien, sans aucune culture, qui ne transmet rien. Quand nous parlons du beau dans l’art, nous faisons référence à notre héritage artistique, avec par exemple dans l’artisanat, la peinture ou la pyrogravure, toutes les techniques anciennes qui ont fait leurs preuves dans le temps. Personnellement, dans mes poèmes, j’aime les formes plus classiques comme les alexandrins ou encore les sonnets. Il en va de même avec les thèmes de nos créations : nous partons principalement de notre patrimoine, de notre culture historique et de la religion catholique – car c’est aussi ça la France. Nous voulons transmettre en nous référant à nos pères. La transmission est très importante pour nous« .

Tout ce qui, de près ou de loin, fait l’apologie de notre passé français et européen, de la notion de Beau et de l’excellence artistique et artisanale, doit être soutenu et félicité !

Kali Yuga

« Evola emprunte à Johann Jakob Bachofen sa lecture de la morphologie des civilisations, en rejetant l’aspect évolutionniste, y préférant la thèse involutive de Guénon. Tout au long de l’histoire connue, on a assisté à une altération du monde de la Tradition, avec notamment la dissociation entre autorité spirituelle et pouvoir temporel, inséparables aux origines. La civilisation, à l’origine, est patriarcale, héroïque, solaire, olympienne, virile ; elle se détériore sous les influences altératrices de la civilisation matriarcale, lunaire, tellurique, chtonienne, et aboutit à l’âge sombre, au kali-yuga« .

« À l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est décidé à mettre fin « librement » à ses jours, à la façon des philosophes Otto Weininger et Carlo Michelstaedter, Julius Evola a une illumination en lisant un texte du Majjhima Nikaya : « Celui qui prend l’extinction comme extinction, qui pense l’extinction, qui pense à l’extinction, qui pense ‘L’extinction est mienne’ et se réjouit de l’extinction, celui-là, je le dis, ne connaît pas l’extinction. » Evola comprend que la liberté par laquelle il désire en finir est encore un lien, une ignorance opposée à la vraie liberté. Dès lors, il sent naître en lui une « fermeté capable de résister à toute crise » existentielle et, plus largement, à la crise du monde moderne« .

« Julius Evola soumettra ainsi ses connaissances et expériences, si diverses, à cette seule discipline : le détachement ferme. Lorsqu’il sera victime d’un bombardement à Vienne, qui lui causera une lésion partielle et une paralysie des membres inférieurs, il ne se sentira pas particulièrement touché par cette incapacité physique, son activité spirituelle et intellectuelle n’en étant en aucune façon compromise. Il manifestera également très tôt une insensibilité, voire une certaine froideur d’âme, envers la manière de vivre de ses contemporains. Son souci de considérer les arts, la philosophie, la politique, le sacré, malgré son détachement intérieur, s’expliquent par ce qu’il appelle son « équation personnelle » : une impulsion, dès sa prime jeunesse, vers la transcendance ; et une disposition de kshatriya, terme hindou désignant un type humain « guerrier », enclin à l’action et à l’affirmation, par opposition au brahmâna, type sacerdotal ou contemplatif. Ces deux tendances détermineront entièrement Evola dans son rapport au monde« .

La suite et fin ici.