La mystique cordicole de la Ripoublik

« Est une mystique ou, du moins, est acceptée comme telle toute doctrine que l’on pourrait peut-être justifier en expérience ou en raison, mais qu’on éprouve plus le désir ou le besoin de remettre en question ; qui se présente comme un dogme, évident par l’effet de l’exemple, de l’autorité et de la coutume, inévitable par l’impossibilité qu’on estime qu’on éprouverait à s’en écarter, intangible par suite de sa bienfaisance réputée sacro-sainte.

Un régime politiquement fort s’impose à ses sujets comme un dogme. C’est celui dont on peut dire ce que Mussolini déclarait de lui-même : « On doit m’accepter comme un mythe« , ce qui veut dire : « Je suis au-dessus de toute contestation et de toute mise à l’épreuve, je suis un postulat de l’existence nationale qu’il est sacrilège de discuter, je suis l’unique voie de salut, hors de laquelle il n’y a que perdition. » »

Louis RougierLa mystique démocratique, ses origines, ses illusions (Éd. Albatros, Paris, p. 22-23) – 1983

Notions traditionnelles suspectes

« Souvent, dans la modernité, les relations amoureuses s’annoncent prometteuses et brillantes, mais elles sont aussi éphémères. Elles n’ont pas d’épaisseur derrière l’apparat.

L’effort que demande un obstacle à surmonter, le hasard d’une épreuve ou d’une concurrence, sonne le glas de la relation. Le moment est venu de clore l’aventure.

Dans la tradition, les vicissitudes et l’adversité, bien que ressenties comme une infortune, étaient aussi une chance à saisir pour faire ses preuves, conquérir le respect, l’honneur, réussir sa vie.

La société a réorganisé les masses de telle manière qu’elles se déresponsabilisent collectivement. Il ne convient plus d’en appeler à faire ses armes ni à la vaillance.

Ces notions-là sont très vites suspectes. »

Juliette et Roméo BeyLa démocratie proxénète (Éd. Daraise, Lyon, p.289 et 290) – 2015