Louis Pauwels et le franc-parler visionnaire

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Trouvé sur Délit d’images ce jour à propos de Louis Pauwels (avec Jacques Bergier au Mesnil sur la photo) qui sut défrayer les chroniques en son temps en étant l’auteur de cinglantes et impitoyables volées de bois contre le monde moderne et ses enfants atteints de « sida mental »…

Il s’agit d’un article de Bruno Lafourcade de Boulevard Voltaire.

Merci pour ce rafraîchissement !

« Il y a vingt ans que Louis Pauwels est mort. Ce nom ne dit peut-être rien aux jeunes gens d’aujourd’hui ; il disait beaucoup à ceux des années quatre-vingt – ils manifestaient contre « la loi Devaquet », les anciens de 68 les brossaient dans le sens du duvet et Pauwels, lui, « n’ayant pas de minus à courtiser », leur dit virilement qui ils étaient : « les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats de Coluche et Renaud nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “touche pas à mon pote”, et, somme toute, les produits de la culture Lang ». La suite de ce « Monôme des zombies », publié le 6 décembre 1986 dans Le Figaro Magazine, n’était pas moins fouetteur : « Ils ont reçu une imprégnation morale qui leur fait prendre le bas pour le haut. Rien ne leur paraît meilleur que n’être rien, mais tous ensemble, pour n’aller nulle part. […] C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »

Cette expression en scandalisa beaucoup, en effraya certains, en secoua d’autres, arrachés à leur sommeil dogmatique, qui comprirent d’un seul coup que son auteur, à la vigueur imagée et frontale, avait raison : le style n’a jamais tort. Pauwels, dans cet article prémonitoire, arrachait de leur chemise la petite main jaune de la bonne conscience que les mitterrandiens y avaient épinglée.

Bien entendu, laisser un article, quand on en a écrit des milliers, c’est peu ; une expression, c’est moins encore, quand on est romancier ; c’est pourtant ce qui est arrivé à Pauwels, que ce « sida mental » résume, sans le déformer – qui exprime exactement sa phrase et sa morale également robustes.

À la tête de Combat à vingt-neuf ans, Pauwels fondera, plus tard, Le Figaro Magazine, où il fit entrer l’équipe de la Nouvelle Droite, avant de s’en séparer. Il s’est aussi intéressé à l’ésotérisme, écrivit avec Jacques Bergier Le Matin des magiciens, dont le succès sera suivi par la revue Planète. Il a été, enfin, un romancier très imprégné par le « réalisme fantastique », sauf pour son dernier roman, Les Orphelins, qui offre curieusement un écho à son plus célèbre article, publié dix ans plus tôt.

Nous sommes peu après Mai 68 ; Michel Cartry, un jeune gauchiste, voue à son père, Antoine, un riche industriel, une haine qui le conduit à accepter de feindre d’avoir été enlevé par les Brigades rouges : il s’agit d’obtenir une rançon. Pauwels en profite pour traduire Mai 68 en justice (« Comment tant de gens intelligents ont-ils consenti à voir un Messie dans cette jeunesse devenue folle qui brûlait sa maison afin de l’éclairer ? »), avec la génération qui, vingt ans plus tard, s’amuserait à en faire descendre d’autres dans la rue (« Michel, dit son père, aurait pu devenir un jeune homme. L’époque l’a réduit à l’état vaseux et acide des “jeunes”. Les “jeunes” : des grégaires qui se prétendent singuliers ; qui se croient naturels parce qu’ils sont informes » ; d’ailleurs, « pour ceux qui ne valent pas grand-chose, comme Michel, c’est un réconfort de crier que rien ne vaut »).

Vif et vigoureux, jamais alourdi par l’empathie, Pauwels aurait eu assez de dons, d’intuition et de jugement (« C’est deux fois vieillir que vieillir dans la laideur ») pour être le grand romancier des mœurs de son temps ; il a préféré en être le reporter. Il n’est pas exagéré de dire qu’il ne fut pas indigne de sa mission. ».IMGP0897

Tout est tellement vrai et bien vu ! Avec un franc-parler au style impeccable… un vrai plaisir.

Nous pouvons constater qu’aujourd’hui, les enfants du rock débile se sont perpétués en donnant naissance à une flopée d’enfants d’une techno débile, des immondes parades et du téléphone portable abêtissant.

Pauvre France…

#JNSPC

montage JNSPC

Au pays de Cordicopolis, hors de question de passer à côté de « Je suis Charlie » brandi ici ou là, souvent pour signaler une solidarité sûrement sincère chez les nombreux anonymes.

Étant un pessimiste tendance Jacques le fataliste, je n’y vois pas forcément la compassion de citoyens envers des disparus lâchement abattus mais plutôt l’expression collective d’une société non-guerrière n’ayant engendré qu’une nuée de couards non-violents espérant se rassurer en se rassemblant au prétexte fallacieux d’une fraternité cordicole en voie d’extinction, emportée par un maelström d’individualisme, de surconsommation et d’égocentrisme.

Au milieu de tous ces « généreux distillateurs de la bonne pensée garantie » que Philippe Muray avait bien identifiés, vous savez, ceux qui détiennent la science du « penser juste », « penser bien, mais avec assez de virulence apparente pour que l’auditeur ou le lecteur aie l’impression que vous pensez seul, et surtout très périlleusement, contre de terribles ennemis, avec un courage inégalable », il émerge certains « rebelles » à l’incontournable #JSC.

Ainsi, Gabrielle Cluzel, hier, dans son billet « Non, je ne suis pas Charlie ! » sur Boulevard Voltaire  donne un point de vue qui me sied assez : « Je ne suis pas Charlie, parce que j’en ai toujours détesté le contenu, et que je n’envisage pas de le prendre aujourd’hui à mon compte. Pour être solidaire de leur calvaire, pour être indignée par ces sordides exécutions, la France entière n’est pas forcée de s’identifier à Charlie Hebdo. », puis « Je ne suis pas Charlie parce que ce psittacisme facile m’indispose. Il ne suffira pas d’être Charlie, de décréter un deuil national, de mettre les drapeaux en berne pour tout résoudre, si l’on refuse de regarder la réalité en face, de soulever le couvercle d’une marmite dont on redoute les remugles. ».

Riatto que j’ai découvert à cette occasion pose aujourd’hui un regard intéressant sur ce phénomène du type Ice Bucket Challenge, parallèle évident avec l’obligatoire « faut en être » !

« Non vous ne l’êtes pas, ni moi non plus.

Et personne, en dehors des douze victimes de cet effroyable assassinat, personne n’est Charlie.

La raison en est simple, c’est que Charlie est mort, tandis que vous, si vous lisez ces lignes, vous êtes vivants. Par pitié…

Oh je sais ! Il fallait réagir le plus vite possible, organiser des veillées, des marches, des manifs, des fils à suivre, des pages facebook, pour hurler son indignation, sa stupeur, son effroi et surtout son émotion, bien canalisée par de nouvelles formes linguistiques empruntées au nouvel ordre grammatical. Il fallait rendre hommage, se réunir, tout déballer, exhibition !

Un hommage est un acte posé, réfléchi, un recueillement respectueux, pas une mascarade digne du Ice Bucket Challenge !

Alors de voir ces millions de gens se laisser confisquer toute possibilité de langage et de pensée, les voir brandir ce #JesuisCharlie sans réfléchir une seule seconde au sens de ces mots m’a presque autant terrifié que l’attentat lui-même.

Je dis bien presque.

D’où sort donc cette énième émanation de la novlangue décérébrée que l’on s’est empressé de répandre comme une traînée de sottise ? Comment ne pas s’indigner face à cette prise d’otage du sens et du langage qui, en quelques heures à peine, nous a confisqué toute nuance, tout sentiment, toute différenciation, tout sens des réalités ?!« . Lire la suite ici.

Enfin, je laisserai les mots de la fin à ce très regretté Philippe Muray qui concluait « L’Empire du Bien » par cette phrase : « Car l’avenir de cette société est de ne plus pouvoir rien engendrer que des opposants ou bien des muets ».

Je suis définitivement un opposant !

Remplacement imaginaire

Deux équipes bien de chez nous…

Nous pouvons constater bien entendu que le Grand remplacement n’est qu’un fantasme, une invention d’esprits tordus puisque ces deux formations du ballon rond, équipes à l’esprit sportif portant bien haut le message de Coubertin, ne sont constituées que de joueurs d’origine caucasienne.

La région parisienne et celle du Nord-Pas-de-Calais peuvent voir venir, la relève est assurée…

Au Sud de la France, il est aussi possible de se rendre compte de l’absence de transformation ethnique du peuple français.

Là encore, comme l’illustrent bien ces articles tirés des pages sports du Midi Libre local, le changement de population est minime voire inexistant (il ne faut voir aucun signes alarmistes quant au noms des joueurs ou des arbitres).  Il n’y a pas d’immigration massive en France comme l’a martelé samedi soir le prêtre Caron dans ONPC pour dénoncer le climat xénophobe et le remplacement imaginaire.

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Comme chacun sait, le peuple français n’a jamais été homogène, et il est issu d’une longue tradition de brassage ethnique notamment des populations africaines… que ce soit sur Limoges ou Paris.

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59402895Je répète, comprenez bien, il n’y a pas de Grand remplacement, Renaud Camus délire avec son changement de peuple.

Vous saisissez ?…

Le discours zemmourien ne passera pas !…

« […] le vendredi 11 avril 2014. Mémorable. En effet, au terme d’une diatribe enflammée, Éric Zemmour l’a enfin dit : le « Grand Remplacement » est une réalité ! C’est une première, le concept de Renaud Camus a été repris sur un grand média, i>Télé, dans l’émission « Ca se dispute ». Même Nicolas Domenach n’a pas eu le temps de relever, il était sonné. » (extrait d’un billet de Gabriel Robin sur bvoltaire.fr du 12 avril 2014).

J’enfonce le clou avec ce document vidéo dans lequel Manuel Valls face à Michèle Tribalat, lors d’une commission du droit à la nationalité du 19 janvier 2011, ne dit pas « qu’un certain nombre de ces villes seront très largement dominées par des citoyens d’origine étrangère subsaharienne, maghrébine et à confession musulmane » , si vous entendez cela, vous êtes un odieux réactionnaire aux idées nauséabondes.