« …on voit la femme s’émanciper : prendre, comme dit la Bible, le vêtement de l’homme, affecter les formes, le langage, les allures de la virilité, et aspirer à en exercer les fonctions.
Partout et dans tous les temps, on rencontre de ces créatures excentriques, ridicules dans leur sexe, et insupportables au nôtre : elles sont de plusieurs espèces.
Chez les unes, ce chic masculin est l’effet du tempérament et d’une grande vigueur corporelle : on les appelle des viragos. Ce sont les moins à craindre; elles ne sont pas prosélytes, et il suffit de la critique des autres femmes pour les ramener à l’ordre.
Chez d’autres, la tendance à l’émancipation procède d’un travers d’esprit, ou de la profession qu’elles exercent, ou bien enfin du libertinage. Celles-ci sont les pires : il n’y pas de forfait auquel l’émancipation ne les puisse mener.
À certaines époques, l’esprit de secte s’en mêle; la défaillance des moeurs publiques vient compliquer le mal : la lâcheté des hommes se fait l’auxiliaire de l’audace des femmes; et nous voyons apparaître ces théories d’affranchissement et de promiscuité, dont le dernier mot est la PORNOCRATIE.
Alors c’est fini de la société. »
Pierre-Joseph Proudhon – La pornocratie ou les femmes dans les temps modernes (Éd. A. Lacroix et Cie, Librairie internationale, chapitre IV Physiologie de la femme émancipée, p. 68 et 69)– 1875