« On peut dire que jusqu’aux approches de la Révolution française, la littérature en exercice est, en gros, une littérature de consentement.
À partir du moment où la société bourgeoise, issue de la révolution, est stabilisée, se développe au contraire une littérature de révolte.
Les valeurs officielles sont alors niées, chez nous pas exemple, soit par les porteurs de valeurs révolutionnaires, des romantiques à Rimbaud, soit par les mainteneurs de valeurs aristocratiques, dont Vigny et Balzac sont de bons exemples.
Dans les deux cas, peuple et aristocratie, qui sont les deux sources de toute civilisation, s’inscrivent contre la société factice de leurs temps. »
Albert Camus – Discours de Suède (Éd. Gallimard, coll. nrf, Paris, p. 38) – 1958
La faillite des élites n’esr rien d’autre que la faillite de l’aristocratie
oui… je me demande encore comment a-t-elle pu abdiquer de la sorte !
Je pense qu’historiquement tout remonte à la Fronde. Le Roi n’a eu cesse ensuite de domestiquer l’aristocratie qui s’y est prêtée bien volontiers jusqu’à l’époque des « petits marquis » ça a laissé un vide à la bourgeoisie, d’autant plus que les nobles n’avaient pas le droit de travailler. La bourgeoisie a amené la Révolution qui a brisé tous les critères et toutes les valeurs ancestrales . Aucune classe n’a vraiment remplacé l’aristocratie qui a trouvé très bien de se faire exterminer, du moins les meilleurs d’entre eux dans les différentes guerres qu’a menées la République, jusqu’à la dernière.
Puis est venu l’époque des « intellectuels, » – la nature a horreur du vide – mais des binoclards aussi intelligents et brillants qu’ils soient n’auront jamais la valeur d’exemple d’un guerrier . Et depuis 68 on a gagné cette classe qui s’auto-décerne le titre d’intellectuels , genre BHL, coquilles vides, n’ayant que leur morgue comme motif de fierté.