Le triple verrouillage de la souveraineté populaire

« Au-dessus de la souveraineté populaire, les élites considèrent qu’il y a une rationalité supérieure dont elles estiment être dépositaires. Non contente de mettre en place des formes procédurales de détournement de la démocratie, la classe dirigeante s’est assurée que l’exercice même de cette post-démocratie serait vidé de toute substance par deux autres moyens.

Il y a d’abord le contrôle juridictionnel, le gouvernement des juges via le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel – que Sarkozy a renforcé avec la question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Or les juges ne procèdent d’aucune souveraineté populaire, ils ne sont pas élus, à la différence des États-Unis. C’est la loi au-dessus de la loi. Le contrôle juridictionnel est devenu l’un des outils de dénaturation de la démocratie au profit des classes dominantes. Si le peuple a exprimé un point de vue contraire à ce qu’on estime être l’État de droit, l’oligarchie est en situation de le réformer.

Autre détournement qui achève de verrouiller le système : l’invention du mandat social, pour reprendre la formule de Shmuel Trigano. Le mandat social – c’est-à-dire l’utilisation des minorités comme outil de contrôle de conformité idéologique – prime sur le mandat électoral. Ainsi les minorités agissantes se sont-elles arrogées une capacité illimitée à contester, à paralyser, voire à annihiler, grâce à de puissants relais des médias, toute mesure qui leur déplaît quand bien même serait-elle l’expression de la volonté majoritaire.

En résumé, un triple verrouillage a mis sous séquestre la souveraineté populaire : le verrou du système électoral, le verrou du contrôle juridictionnel, le verrou du contrôle moral. »

Patrick BuissonRevue Éléments, Novembre-Décembre 2016, n° 163, p. 10 – 2016

10 réflexions sur “Le triple verrouillage de la souveraineté populaire

  1. C’est l’Etat qui doit, qui va disparaitre. Quand les français auront « compris » le slogan de Madame Thatcher, « I want my money back » alors la dictature socialiste disparaitra. Pour ceux qui ne sont jamais montés à Paris, pourquoi payer pour les transports publics parisiens. Et ceux nombreux qui n’ont jamais vu une chambre d’hôpital, pourquoi devraient ils payer les soins et la santé des « autres » (migrants, sans papiers, etc…) que le gouvernement octroi généreusement au titre de la repentance française perpétuelle.
    Quant aux impôt sur les revenus (l’IRPP), quant on sait que seuls 35 à 40% le paie, on comprend d’où vient le « malaise du vivre ensemble ».
    Donc, les impôts, les services de santé et autres taxes étatiques, doivent se retrouver dans les caisses des conseils régionaux, départementaux et municipaux.
    Français réveillez vous sera remplacé par Français ne payez plus l’Etat progressiste.

    1. L’État ne disparaitra pas, par contre il peut être exercé sur des territoires plus petits et plus homogènes. Un système politique où ne s’exercerait aucune solidarité perdrait rapidement sa caractéristique de communauté et personne ne sortirait gagnant de cette anarchie. par contre personne ne peut recevoir durablement sans contrepartie.

      1. Alors, remettons l’esclavage en route.
        Les « migrants » sitôt « capturés » seraient logés, nourris et contraints de faire les fameux « travaux que les français ne veulent pas ». Et au bout du bout, ils pourraient « repartir » chez eux, heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

      2. Bonjour Gebe,
        que vient faire le principe d’esclavage ici ?…
        Les migrants illégaux, les migrants sans qualification, les migrants célibataires sans emploi préalable devraient être interdits d’entrée et reconduits dans leur pays ! Le mythe du « travail que les français ne veulent pas » ne fonctionnent plus pour justifier la venue excessive d’immigrés !!! La France n’a pas attendu après les immigrés de toute sorte pour se hisser à sa place internationale il y a 70 ans de cela ! Les français ont toujours été des travailleurs que ce soit les mineurs du Nord ou les Auvergnats des bistrots parisiens ! Le grand-père de ma femme était cantonnier en Lozère et travaillait comme un forçat (il en est mort d’ailleurs…) ! Arrêtons avec cette histoire de français branleurs ! et si il y en a à présent tant que ça alors arrêtons les aides de l’état bien trop généreuses qui ne font qu’entretenir le dégoût de l’effort !!!

      3. dans un État moins centralisé, moins jacobin et composé d’entités plus homogène, il n’y aurait aucune raison que l’immigration ait sa place

    2. Bonjour Gérard,
      bien d’accord avec la majorité de votre commentaire mis à part la disparition de l’État. Que l’on responsabilise l’individu, que le citoyen de souche se rende bien compte que rien n’est gratuit, que tout devrait fonctionner au mérite : cela me semble évident. Mais, il est à mon sens nécessaire de conserver un pouvoir régalien pour tout ce qui concerne les questions de sécurité intérieure, de défense nationale, de justice,… par contre, mettre à la poubelle l’état « progressiste » alors là, avec plaisir !!!!

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