Pacifisme

« La guerre est la plus forte rencontre des peuples.

Alors que commerce et circulation, compétitions et congrès ne font se joindre que les pointes avancées, la guerre engage l’équipe au complet, avec un objectif seul et unique : l’ennemi.

Quels que soient les problèmes et les idées qui agitent le monde, toujours leur sort se décida par la confrontation dans le sang.

Certes toute liberté, toute grandeur et toute culture sont issues du silence de l’idée, mais seules les guerres ont pu les maintenir, les propager ou les perdre.

La guerre seule a fait des grandes religions l’apanage de la terre entière, a fait surgir au jour, depuis leurs racines obscures, les races les plus capables, a fait d’innombrables esclaves des hommes libres. »

Ernst JüngerLa guerre comme expérience intérieure (Éd. Christian Bourgeois, coll. Titres, Titre 68, p.75) – 2008 [Le combat comme expérience intérieure, 1922]

Singularité cordicole

« L’homme n’a qu’un désir absolu, conserver son existence, s’affranchir de toute douleur, même de toute privation; ce qu’il veut, c’est la plus grande somme possible de bien-être, c’est la possession de toutes les jouissances qu’il est capable d’imaginer, et qu’il s’ingénie à varier et à développer sans cesse. Tout obstacle qui se dresse entre son égoïsme et ses convoitises excite son humeur, sa colère, sa haine : c’est un ennemi qu’il faut écraser. »

Arthur SchopenhauerDouleurs du monde (Pensées et fragments, Petite Bibliothèque Rivages, p. 158 et 159) – 1990 [1885]