« Chacune de ces trop grandes et trop vivantes cités, créations de l’inquiétude, de l’avidité, de la volonté, combinées avec la figure locale du sol et la situation géographique, se conserve et s’accroît en attirant à soi ce qu’il y a de plus ambitieux, de plus remuant, de plus libre d’esprit, de plus raffiné dans les goûts, de plus vaniteux, de plus luxurieux et de plus lâche quant aux moeurs.
On vient aux grands centres pour avancer, pour triompher, pour s’élever; pour jouir, pour s’y consumer; pour s’y fondre et s’y métamorphoser; et en somme pour jouer, pour se trouver à la portée du plus grand nombre possible de chances et de proies, de femmes, places, clartés, relations, facilités diverses; pour attendre ou provoquer l’évènement favorable dans un milieu dense et chargé d’occasions, de circonstances, et comme riche d’imprévu, qui engendre à l’imagination toutes les promesses de l’incertain.
Chaque grande ville est une immense maison de jeux. »
Paul Valéry – Regards sur le monde actuel (Éd. Gallimard, Coll. nrf, Paris, p. 120) – 1945 [1961]
Ce qui fait de nos villes un enfer.
Dans les villes de grandes solitudes… 😉
Un bouquin qui vaut la peine d’être lu.
Oui, vous avez bien raison !
Je suis très heureux d’être tombé sur cette édition d’époque, il y a quelques années pour une somme modique !