Une femme vulgaire… au sens étymologique du terme, il s’agit d’une femme banale, qui appartient à tout le monde; en d’autres termes, qui se prostitue.
Charlize Theron, actuellement à l’affiche dans « Mad Max Fury Road », aborde, dans le Metronews du 13 mai 2015, la problématique de la femme au cinéma en tentant un analyse psychologique bien loin de ses réelles capacités intellectuelles, ne faisant que répéter, tel un perroquet très bien apprivoisé, un discours des plus conformistes et dans l’air du temps que peut tenir n’importe quelle féministe lobotomisée de seconde zone : « C’est souvent le problème de la représentation des femmes au cinéma. Ce que j’appelle le complexe de la Madone salope. Soit on est une super mère, soit on est une super pute », dit celle qui a adopté Jackson, un petit garçon sud-africain, quelques mois avant le tournage du film, en 2012. « Eh bien moi je revendique le droit d’être à la fois une super mère et une super pute ! (rires) ».
« Le complexe de la madone salope »… sérieusement… celui (ou celle) qui l’interroge n’a pas une once de bon sens et d’intégrité pour lui expliquer qu’elle débite des énormités, qu’elle insulte les croyants en apposant au terme de Madone un qualificatif aussi dégradant que « salope », qu’elle ne rend pas service à la cause (déjà perdue d’avance) essayant de faire passer les actrices américaines pour autre chose que de pauvres filles blondes écervelées…
Nous avons là un splendide spécimen d’une personne sensée représentée et symbolisée la féminité, la sophistication, la « classe », et qui, en une seule phrase, fait bénéficier nos oreilles de sous mots : « salope » et « pute » !!!…
Et de plus, elle revendique le fait d’être une « femina vulgaris », une prostituée !…
Quelle tristesse… ces manques de dignité, de pudeur, de délicatesse sont effectivement les caractéristiques de cette catégorie de personne.
Tout est affreusement logique, affreusement moderne, la lamentable contemporanéité décadente.
Elle ose en plus associer à cette vulgarité le notion de maternité, de joindre à l’obscur la lumière : tout et son contraire comme ultime symbole de l’égalitarisme, du relativisme le plus détestable.
Ainsi, très fière d’elle-même (l’inverse aurait surpris de la part d’une « artiste » !), elle s’arroge le titre de mère alors qu’il n’en n’est rien. Tout au mieux, c’est une « tante »…
Il ne suffit pas d’aller au supermarché des enfants africains pour le devenir.
Les mots ont un sens, avoir un enfant, c’est enfanter, c’est accoucher, ce qu’elle n’a jamais fait.
N’importe quelle bécasse privilégiée et fortunée peut acquérir un gamin comme on choisit une parure chez Chopard.
Notons aussi au passage que nous avons droit à tout dans cet extrait : la revendication, le « droit à », le métissage (une blanche ayant un enfant noir), la grossièreté élevé au rang du langage explicatif élaboré, les associations plus que douteuses et scandaleuses (Madone/salope, mère/pute),… tout ceci relayé par les journaux complices du délitement du sens (et je pense alors à la « Fatigue du sens » de ce cher Richard Millet), de la promotion de la bêtise devenue parole d’évangile dans un monde déboussolé, hébété, avide du rien (et dans avide, il y a vide !…) et de la superficialité.
Avide surtout de la vulgarité ! Comme en témoigne le festival de Cannes de cette année au cours duquel les femmes « libérées du joug de l’homme », détachées de leur rôle superficiel d’objets sexuels, d’éternelles potiches s’en sont données à coeur joie pour revêtir les tenues les plus vulgaires, les plus obscènes, pour atteindre le plus possible l’image de la véritable call-girl.
Un festival pour lequel les films sont relégués au second plan, un festival non pas de grâce et d’élégance mais une véritable enchère dans le lugubre, la grossièreté.
Tout se tient, tout est finalement affreusement logique, affreusement moderne…
Au moins les putes du temps de Baudelaire avaient du style (du moins dans son imaginaire)
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Comme le sable morne et l’azur des déserts,
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance,
Comme les longs réseaux de la houle des mers,
Elle se développe avec indifférence.
Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants,
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique,
Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants,
Resplendit à jamais, comme un astre inutile,
La froide majesté de la femme stérile.
Oui, tout fout le camp !!! surtout le style !
Le poème est réussi, joliment tourné mais, à mon goût, bien trop flatteur pour une fille de joie, pauvrette qui monnaye son corps et qui banalise au plus haut point des liens si intimes et précieux.