Le Toutmou a donc parlé mercredi soir pour déclamer ses voeux aux français durant neuf longues et soporifiques minutes. J’ai préféré engloutir des roulés au chorizo en sirotant un mojito plutôt que de me coltiner le discours du baltringue national.
Je m’y suis mis aujourd’hui, en me forçant, après avoir parcouru de nombreux titres catastrophés dans la presse et je n’ai pu que constater la réalité de leurs messages : des voeux pour rien symbolisés par le vide sidérant d’un bureau symbolisant normalement l’action et le travail des dossiers, vide à l’image de l’absence de charisme chez cet imposteur non représentatif de la France.
Il démarre en parlant de confiance comme le faisait Kaa dans le Livre de la Jungle de Disney pour hypnotiser son vis-à-vis… le doute s’installe !
Il roule alors des mécaniques en claironnant qu’il « veut en finir avec le dénigrement et le découragement » (0:38). Quel idiot, il n’a rien compris (ou alors trop bien…), les français ne dénigrent pas leur pays mais bien les rigolos, les charlots qui sont à sa tête. Les français ne sont pas découragés, ils font juste le cruel constat de la situation catastrophique dans laquelle se trouve leur nation adorée.
Ensuite, il affirme que la France « est la 5ème puissance économique du monde » (0:42) alors que nous avons perdu une place en 2014, il ne se tient donc pas au courant des dernières nouvelles sur un sujet de cette importance !!!… Il est resté sur le classement de 2013 ! (en évitant d’évoquer les perspectives envisagées pour notre pays d’ici 14 ans, en évitant de parler du rang français au niveau des classement de Davos et PISA !!).
Après, il nous explique qu’il s’est impliqué personnellement pour trouver une solution au conflit ukrainien (1:05)… on comprend que là-bas rien ne soit réglé, bien au contraire !!…
Cette lecture de prompteur semble forcée, Toutmou bafouille, hésite : « la priorité..à..de la croissance » (1:13) ou « ces derMiers mois » (9:05). Il dit même quelques phrases se voulant singulières dans l’espoir peut-être de rester dans l’Histoire mais tout comme son action politique, c’est un échec à l’image de « La France n’est pas une nostalgie, c’est une espérance » (1:53) qui est mal tournée car on manifeste de la nostalgie, on n’est pas une nostalgie !…
Il précise qu’il faut « avancer, faire preuve d’audace » (1:38) et en même temps « il faut rester fidèle aux valeurs de la république et à notre modèle social »… là, pour le coup, le changement, ce n’est pas maintenant ! On est dans le conservatisme môssieur pépère !
Il croit à la « constance » (2:07)… avec tous ces ministres qui ont valdingué, ces remaniements ministériels ! Il a de l’aplomb le garçon !
« L’accès au soins sera facilité » (5:02) avec un trou de la sécu toujours aussi immense et monstrueux bien qu’une baisse ait été amorcé en 2010 sous Sarkozy… pas d’effet Hollande donc !
Il nous invite à ne pas croire n’importe quelle déclaration : « Écartons les discours qui trompent et qui abusent le peuple » (5:57)… est-ce que le sien est pris en compte ??..car comme bonimenteur, le Toutmou est rodé !
À propos de l’Europe, il me semble qu’il tient à nouveau des propos peu audacieux et plutôt conservateurs : « ce n’est pas en cassant ce qui existe » (6:02). Il récidive avec ses valeurs du début du XXème siècle : « c’est en défendant fermement nos règles communes : la laïcité, l’ordre républicain,… » (à partir de 6:36). Quel ringard !
« C’est quand la France oublie ces principes, qu’elle se perd » (6:44)… que c’est beau… c’est beau mais cela n’engage en rien, cela n’est que du vent !
Il fallait bien finir avec un côté pathos (à partir de 8:54) avec « une pensée particulière pour les plus fragiles ce soir, pour les personnes seules, pour les démunis, et pour toutes les victimes des drames qui ce sont produits ces derMiers mois » : belle énumération dictée sans conviction, sans un brin d’émotion et sans montrer une réelle volonté de vouloir lutter contre tout cela. Cette fin est bâclée, il passe du coq à l’âne en parlant de « confiance » (9:07), mot déjà utilisé au tout début de son allocution qui démontre qu’il tourne en rond, et en proclamant « vive la république » (si ce principe ne date pas de Mathusalem et n’est pas le reflet d’un véritable conservatisme…).
Vous l’aurez compris, Flamby n’a donc pas dit grand chose, il a souvent agité ses mains pour combler le vide de ses propos. Ses responsables en communication l’ont installé dans le sublime décor de son bureau pour compenser son incurie, pour lui donner de l’allure en vain.
Il a été le mime le plus grotesque qu’il m’ait été donné de voir.
Face à une telle catastrophe, Switchie5 a a priori la solution !
Sinon, d’autres internautes l’ont remarqué aussi comme dans l’article du Figaro du é janvier 2015 de Jordan Meynard évoquant Melle Clairon qui « n’a pas trouvé le président vraiment déterminé: «Rien dans cet homme n’exprime le dynamisme: les épaules tombantes, les petites mains dont il ne sait que faire, l’air empoté… » et Walkuren qui explique que « chacun aura remarqué que le président parlait avec des gestes. Quand on n’a rien à dire, on parle avec les mains. Et quand on n’a rien dans les mains, on parle pour ne rien dire ».
Il est drôle mais pas vraiment surprenant que déjà au mois de novembre dernier, Sophie Coignard intitulait son billet « Hollande : le président qui parle pour ne rien dire » dans lequel elle soulignait le manque de parole du « président » et sa capacité à démonétiser celle-ci comme dans l’extrait suivant :
« Au jeu du menteur (qui devient quasiment quotidien à l’Élysée), c’est évidemment l’équipe Hollande-Le Foll qui a déjà gagné. Le président était déjà tenant du titre puisqu’il avait annoncé, en 2013, une pause fiscale pour 2014, année où… les prélèvements obligatoires sont passés de 44,9 à 46,2 % du PIB !
Pour 2015, l’engagement de François Hollande est d’ores et déjà caduc. Pour les entreprises, certaines taxes deviennent non déductibles de l’impôt sur les sociétés. Pour les particuliers, le diesel va augmenter de 4 centimes (alors que le prix du pétrole baisse), la redevance audiovisuelle de 3 euros. La CSG va augmenter pour 460 000 retraités. Les impôts locaux vont augmenter pour les propriétaires de résidences secondaires… et pour les autres. »
Pour finir, j’ai gardé le meilleur pour la fin avec « Hollande, ou l’art de (mal) parler pour ne rien dire » de Marie Delarue sur Boulevard Voltaire à propos du discours du 26 mai 2104 juste après la déconfiture aux européennes. Ce discours a été prononcé dans des conditions très similaires à celles des voeux de cette semaine et avec un même constat de l’échec présidentiel :
« Rien, donc, dans cette allocution sur fond de reliures, le nez sur le prompteur et les mimines qui tapotent sur le sous-main couleur fauve du président Coty.
C’était quoi, au fait, ce décor à l’encaustique : un clin d’œil subliminal à la France de Léon Blum pour nous rappeler les dangers de l’extrême droite ?
Du vide, du creux. Du aujourd’hui comme hier et bien moins que demain, pour que tout change, ne changeons rien, etc., ad libitum.[…]
[…] Mais le plus rigolo peut-être, dans cet océan d’ennui que distille notre chef de l’État, c’est son goût pour la répétition. Les psys y trouveraient sans doute une explication : d’un caractère velléitaire, moins le Président agit, plus il cause…François Hollande en campagne nous avait déjà snobés avec ses anaphores : « Moi président, je… » Une vraie litanie, et les Français avaient eu la bêtise de croire en ses coups de menton redondants. Cette fois, il nous a rebattu les oreilles avec ses doubles sujets :
– « Ce vote, il est… »
– « L’Europe, elle ne peut… »
– « L’avenir de la France, il est… » […]
[…] Mais vous allez rire. Savez-vous comme s’appelle cette figure de style où « le sujet nominal est repris par un pronom clitique », comme disent les grammairiens ? Elle porte un nom, en effet : c’est « la dislocation à gauche ». Prophétique, non ? »
Dislocation à gauche, je suis conquis ! Et cerise sur le gâteau, son discours serait d’inspiration pétainiste ??!!!… c’est en tous les cas ce que nous explique Benoît Rayski d’Atlantico le 1er janvier 2015.
De quoi bien démarrer l’année en Socialie !