Il y a de fortes chances pour qu’au moment de la mise en ligne de ce billet, tous les clignotants des surveillants du web s’affolent dès l’instant où le logiciel républicain aura identifié dans le titre ci-dessus les deux lettres identiques associées, symbole immédiat de l’abject et du condamnable.
Malheureusement pour les chevaliers blancs du net, je n’aborderai que le triste sujet des services secrets et de leurs missions parfois d’une nullité laissant sans voix, à se demander même de l’utilité de telles structures de sécurité de l’État lorsque l’on constate les multiples ratés de ces dernières années.
En fait, c’est en apprenant le décès de Jack Ely, chanteur du groupe The Kingsmen, le 28 avril dernier et en découvrant une anecdote concernant le FBI et sa chanson Louie Louie (cf. billet précédent) que j’ai repensé à quelques évènements tragiques dont une partie repose sur l’irresponsabilité des services secrets.
Dans le Figaro du 29 avril 2015, nous pouvons lire à propos des paroles du hit de 1963 de Ely qu’elles étaient tellement inintelligibles qu’elles provoquèrent un grand intérêt du FBI quant à d’éventuels messages cryptés : « En pleine Guerre Froide, il n’en fallait pas moins pour éveiller les soupçons du patron de la police fédérale de l’époque, le redoutable et implacable J. Edgar Hoover par ailleurs très friand d’enquêtes secrètes. Un mémo du FBI révèlera quelques années plus tard que «trois agences gouvernementales ont abandonné leurs enquêtes car elles n’ont pas été en mesure de déterminer les paroles de la chanson, même après avoir écouté l’enregistrement à des vitesses allant de 16 tours par minute à 78 tours par minute ».
Abandonner des enquêtes pour cela… ces agences avaient vraiment du temps à perdre, un peu comme nos politiques qui préfèrent se concentrer sur la parité, l’égalité, les salles de shoot,… plutôt que de se démener pour tenter de sortir de la crise, pour amener des solutions au chômage des français, pour réduire la délinquance, pour endiguer la décadence généralisée de notre nation.
Du coup, cela m’a fait penser à l’affaire Merah pour laquelle : « la Direction centrale du renseignement intérieur est accusée de défaillances dans le suivi du « tueur au scooter ». La DCRI avait sous-estimé la dangerosité de Merah. » (cf. Europe1.fr du 18 mars 2014), à l’affaire Nemmouche et son défaut de surveillance d’un islamiste reconnu (cf. Le NouvelObs du 4 juin 2014), à l’affaire Kouachi avec « une faille dans le dispositif de renseignements » selon Valls (cf. FranceInfo du 10 janvier 2015),…
Je vous demande au passage de ne pas tenir compte des noms de cette diversité tellement enrichissante car il ne faudrait pas tomber dans la facilité de stigmatiser toujours les mêmes individus…
En tous les cas, pour Merah, il est consternant d’apprendre que : « La DCRI avait pourtant été alertée du profil suspect du jeune homme. Repéré dès 2006 dans le cadre de la surveillance de la mouvance salafiste toulousaine, Mohamed Merah inquiète particulièrement les services de renseignement toulousains (DRRI). En 2009, les enquêteurs de la DRRI de Toulouse confient leurs inquiétudes à leurs supérieurs hiérarchiques de la DCRI. Ils demandent notamment de « judiciariser la situation de Mohamed Merah », en raison de son « potentiel de dangerosité » élevé.
… Et abaissé son suivi. En novembre 2011, soit cinq mois plus tard, un « débriefing préventif » est prévu entre les services de renseignement toulousains et Paris. Dans sa note de synthèse, la DCRI conclut que la rencontre « n’a pas permis de faire le lien entre Mohamed Merah et un éventuel réseau jihadiste ». Le suivi dont fait l’objet Mohamed Merah est donc revu à la baisse. Trois mois pus tard, le 11 mars, Mohamed Merah fait sa première victime. ».
Pour les Kouachi, Le Monde du 7 avril 2015 met en cause l’efficacité des services secrets français en pointant du doigt les lacunes de la DGSI : « Le 7 janvier, la note de renseignement sur Saïd Kouachi fait moins de deux pages, et les informations datent d’avant 2012.
N’y figurent pas les deux fiches « S » – pour sûreté de l’Etat – qui le présentent comme un « individu susceptible d’être lié à la mouvance islamiste radicale internationale » dont « les déplacements à l’étranger [sont] de nature à compromettre la sécurité nationale ». Il n’y est même pas mentionné son mariage, ni sa paternité. Il faudra attendre le 9 et une note « mise à jour » pour que la DGSI communique un état civil complet.
Autre lacune : les trois adresses données pour son mandat de recherche se révèlent « erronées ». Dans la foulée, un nouveau mandat est émis avec trois adresses supplémentaires. Pour un même résultat. L’une d’elles, à Pantin, concerne un homonyme de 81 ans… En réalité, le terroriste vit à Reims depuis des années. Son adresse n’a jamais changé, à un détail près : le nom de la rue a été rebaptisé le 26 février 2014, date à laquelle la DGSI est censée le surveiller.
La note sur Chérif Kouachi, condamné en 2008 dans le dossier de la filière irakienne des Buttes-Chaumont, n’est pas mieux renseignée et se révèle plus sommaire que celle de son beau-frère, un jeune de 18 ans ayant manifesté sur Internet son désir de partir en Syrie, l’obsession des services de renseignement. Symbole du manque de connaissance de ceux qu’ils sont supposés avoir surveillés durant près de trois ans : la DGSI met sur écoute, après la tuerie de Charlie Hebdo, une ligne de téléphone attribuée aux parents de Chérif et Saïd en Algérie, avant de réaliser qu’ils sont morts depuis plus de vingt ans. »…
Il est évident que les services secrets sont une nécessité, d’une utilité souvent bien réelle mais toutes ces affaires montrent de façon indiscutable que même à ce niveau là, où la cohérence et le sérieux sont plus qu’ailleurs de rigueur, c’est la débandade…
Il faut tout de même reconnaître aux Services des circonstances atténuantes : des Merah, des Kouachi, des Nemmouche, des Coulibaly en puissance, il y en a des dizaines de milliers qui traînent dans nos banlieues, de toute façon on ne peut pas les surveiller tous. C’est la faute aux allocations familiales, que voulez vous…
Amitiés.
Wahoo…un peu dur et réducteur comme commentaire, non ?
Entendu aujourd’hui l’histoire de deux familles toulousaines parties faire le jihad …. en camping car ! Les SS ne l’ont compris que lorsque les agences de location ont compris qu’elles venaient de perdre deux véhicules. Et un syndicaliste policier de préciser que ces deux familles étaient surveillées comme radicales mais, vous comprenez, on ne peut pas mettre un policier derrière chacun! C’est consternant, et terrifiant sur notre exposition.
Oui, j’ai lu cela sur La Dépêche.fr… rien d’étonnant avec tout ce que l’on a laissé rentrer depuis 40 ans !!! Sur le lot, entre les barjots et ceux qui le deviennent à leur contact, tous ces départs pour le djihâd ou toutes les actions islamistes en Europe étaient prévisibles.
Qu’ils y restent pour ceux qui sont partis et foutons dehors les autres !
Déchéance de la nationalité, aller simple et remigration,… il y a de quoi faire.